Décembre, emmitouflé d’un cache-nez elfique, De ses lacets frileux ligotait l’horizon Dans un colimaçon aux bords fantomatiques Qui, grelottant de froid, frissonnait à foison.
Dans le courant captif, encor tout frétillants, Quelques poissons épars tentaient de s’échapper, Mais bientôt la froidure, en les enrubannant, Les figeait dans les eaux, scellant leur destinée.
Dans l’essaim nébuleux, ondulant de la brume, Planait comme un parfum qui se disséminait, Enceignant les galets, les rochers dans l’écume Pétrifiée dans les plis des flots paralysés.
Alors le gris du ciel aux longs halos livides, Etirant sa langueur sur la saillie des crêtes, Faisait virevolter au-dessus de nos têtes Les tout premiers flocons qui dansaient dans le vide.