J’ai foulé, tant de fois, les routes, les chemins, Les sentiers tapissés des lilas qui s’y posent, J’ai contemplé, émue, les plus beaux des matins Quand la rosée étreint et parfume les roses.
J’ai couru dans les blés, cueilli les fleurs des champs, J’ai humé leurs parfums et les arbres m’ont dit Que mes rires s’enroulaient aux cheveux du vent Et ma mélancolie aux larmes de la pluie.
Dans le désert aride, à la beauté sauvage, J’ai chevauché des elfes aux pouvoirs divins Et si j’ai rapporté, de mes lointains voyages, Des souvenirs brûlants, il ne m’en reste rien.
Un jour, je quitterai ces rives qui m’enchantent, Où l’oiseau, qui fend l’air, connaît tous les pays Et, dans le firmament, son chant qui représente, Dans ce monde de brute, un peu de poésie.
L’automne sertira d’ocre mes paysages ; Un soir où mon printemps ne tiendra qu’à un fil, L’hiver maculera de rides mon visage, Inhumant mes étés dans les cendres d’Avril.