Encline à déserter les chemins de ma vie Pavés d’aspirations, de rêves inouïs, Je porte, à mon passé, un long regard d’envie Mélancoliquement : mais où donc sont partis
L’odeur des foins coupés embaumant la nature, Les gazouillis ailés aux flamboyants plumages, Les sources d’où coulait cette eau si fraîche et pure Et les épis de blés, qui m’ont fait équipage ?
La Terre et le Soleil -ô amants immuables !- Buvaient, à l’unisson, le nectar et le miel Dans un calice d’or posé dessus ma table Que la Pluie, en tombant, remplissait torrentielle.
En se fanant, les fleurs apprêtaient le Zéphyr, Tel un présent offert dans un ultime adieu, Et leur âme éthérée, avant qu’elles n’expirent, Exhalait des senteurs qui enivraient les cieux…
…Aujourd’hui est feutré : les oiseaux sont pantois Car un danger félon se profile à nos seuils : La tyrannie obscure aux fétides minois Disséminant l’horreur, l’épouvante et le deuil !
Il nous faudra du temps, des tourments et des larmes Pour entendre, à nouveau, les oiseaux gazouiller Insoucieusement ! Pour l’instant, c’est l’alarme Qui sonne un glas amer, oppressant, atterré !