Entrebâillant un peu le manteau de la nuit, Déjà le ciel pâlit en figeant les étoiles Et, malgré le halo de la lune qui luit, Il croque l’Orient, tel un peintre sa toile.
Alors l’aube, mettant sa robe de satin Parfumée de rosée, s’étend dessus la plaine Et, tout en esquissant au crayon le matin, Récrit un jour nouveau comme on fait un poème.
A l’heure où le bouvreuil sort enfin du sommeil, Qu’en un dernier sursaut, l’astre blond se consume, Au nez des tournesols enfin le gai soleil Imbibe ses pinceaux dans l’encre de ma plume.
Et pourtant, chaque fois, si tout est différent Quand s’éploient au levant ses pourpres admirables, L’aurore aux doigts de fée étreint le firmament, Repeignant l’horizon de couleurs ineffables :
L’automne revenu de vermeil habillé, En fardant la forêt de reflets rubescents, Dit à toutes les fleurs que la pluie a mouillées Que, demain à nouveau, chantera le printemps.
Quand l’été dansera au bras de l’arc-en-ciel, Posant son chevalet entre deux coquillages, La mer me soufflera, d’un ton confidentiel, Tout ce que je n’ai pas écrit sur cette page.