J’ai versé tant de pleurs sur cette sépulture ! J’ai erré si longtemps sans trouver le repos ! Car celui qui y gît -ma tendre déchirure- Une nuit de décembre a sombré dans les flots.
Le seul ami fidèle à mes joies ou mes peines Et le compositeur de tous nos unissons, On s’est aimé, je crois, jusqu’à la déraison… …Mon berger était roi…et je fus souveraine !
Ci-gît le troubadour qui envoûta mon âme, Captivant d’u regard le roitelet narquois, Entonnant, avec lui, un chant d’amour courtois… …Il ne m’en reste plus qu’un triste vague à l’âme !
Vous qui venez ici, passez votre chemin ! Ne vous arrêtez pas, car cette tombe est mienne ! N’y laissez point de fleurs, que seule en mon chagrin Et sans rivalité, je reste souveraine !