J’aime ton corps si beau, comme tes dents nacrées, Ta chevelure d’or qui ondoie quand tu danses, Les parfums odorants qui, sur ta peau ambrée, Exhalent des senteurs quand tu joues en cadence.
Tes yeux, tes yeux si noirs, qui semblent si rêveurs, Sont deux tisons brûlants quand y luit la colère. Dans le creux de tes reins, s’écoule une rivière : Un doux vin de Bohème où vacille mon cœur.
Tu marques le tempo du bout de ton pied fin, En fredonnant, tout bas, un air mélancolique, Voici que tourbillonne ta robe en satin, Dévoilant, vaillamment, des jambes magnifiques.
Même lorsque tu vas, on dirait que tu voles Comme le sable blond aux portes du désert Et tes seins arrondis tout comme des corolles Oscillent, mollement, aussi légers que l’air.
Les joues et l’œil en feu, tu danses souveraine, T’accompagnant, ravie, au son du tambourin Et ton rire moqueur qui fuse dans l’arène Rebondit dans mon cœur apaisant mon chagrin.