Ô, Chagrin qui me suit, viens danser avec moi ! Alors, tout enivré par les élans du bal, Enlacé à mon cœur, tu me prodigueras Tes baisers langoureux qui me font tant de mal.
Une rose, un poème et soudain tu accours, Ton fantôme est toujours là à s’enorgueillir… …Et, ceignant de douleur ton manteau de velours, Tel un prince charmant, tu sauras me séduire.
Parmi tous les danseurs, toutes les crinolines Qui dessinent des vagues d’écume et de vent, Tu sauras me guider dans la nuit qui s’incline, Quand la brume sourit à la lune d’argent.
Mais un peu avant l’aube où les ombres s’étirent Sur ma face imprégnée de sanglots ruisselants, Tout en fermant les yeux, j’étranglerai ton rire En serrant, dans mes doigts, ton cou de cygne blanc…
…Et quand la nuit mourra, aux lueurs de l’aurore, Lorsque les troubadours auront fui les remparts Emportant le tango, sans l’ombre d’un remords, Dans ton cœur, sans faillir, j’enfouirai mon poignard !