J’ai donné ma semence aux sillons de la Terre -Comme on sème au printemps le grain blond des épis- Pour que germe en son sein la moisson salutaire Et qu’éclose au matin le levain de la vie.
J’ai tant levé les yeux vers la Lune accueillante -Comme un Pierrot épris, fasciné et béat- Et dans la Voie Lactée, féerie pétillante, J’ai rêvé d’oasis où l’amour ne meurt pas.
J’ai esquissé, aussi, d’élégants arcs-en-ciel -Comme un pont suspendu au-dessus de la rive- Et chacun de mes pas me rapprochaient de celle Où mon âme éthérée s’envolait fugitive.
Au temps des troubadours, j’ai chanté des ballades -Comme fit Roméo pour envoûter sa mie- Et le Vent me soufflait d’angéliques aubades Que l’Echo emportait en douces mélodies.
Apprivoisant l’oiseau, j’ai dormi sous son aile -Comme un ange, accotée au duvet de sa joue- Il ne chante qu’à moi des airs confidentiels, Ensorcelant mon cœur tel un mage vaudou.
Puis, j’ai glissé mes vers dans les ourlets du jour -Comme on met un doudou sous la joue d’un enfant Qui s’endort apaisé, plein de lait et d’amour Et la tendresse émue d’un regard de maman-