J’ai vécu, sans amour, comme vivent les pierres, Les ronces de la vie m’avaient écartelée, Les épines des roses, celles des barbelés Ont laissé, sur mes joues, des baisers si amers.
Sur les routes fleuries qui menaient à mon cœur, Et sur tous les chemins qui menaient à mon âme, J’ai trouvé le repos dans la si douce flamme Des beaux yeux d’un berger au regard enjôleur.
J’ai cueilli le raisin, bu le jus de la treille, Et j’ai goûté aux fruits rouges de la passion, Chaque instant de la vie était notre saison, Comme un rêve éveillé à nul autre pareil.
Le plus fidèle ami de mes joies et mes peines Auquel j'avais remis mon cœur et ma raison, On s'est aimé, je crois, jusqu'à la déraison... ...Mon berger était roi et j’étais souveraine !
Et je vis, sans amour, comme vivent les pierres, Les ronces de la vie m’ont tant écartelée, Les épines des roses, celles des barbelés Ont laissé, dans mon cœur, des regrets si amers.