J’aimerais que mes yeux, lorsque tu les regardes, Aient la même lueur que la source si pure, J’aimerais que ma bouche, quand tu t’y attardes, Ait la même douceur que les cerises mûres.
J’aimerais que mes seins invitent aux caresses Tes mains accoutumées à d’autres servitudes, J’aimerais que mes reins de Diane Chasseresse Te racontent l’amour : en voici le prélude.
J’aimerais que ta lèvre goûte au fruit de ma peau, Comme si tu buvais à la source du Nil, Et que tu te grisais aux doux fils de son eau, Chevauchant une fée à la croupe indocile.
Et j’aimerais m’enfouir au creux de ton silence, La force du désir a mis en moi le feu, J’aimerais m’y blottir, en toute innocence, Pour y mourir ensemble, y mourir un peu.