Ici, je ne sais pas ; ici, je ne sais plus... La route est tortueuse et le verbe interdit. Je vais et je reviens, mais je me sens perdue, De sentier en chemin et de rêve en dépit.
Allongée dans le foin, je tisse mon cafard Quand, de l'étang voisin, un bouquet d'angélique, D'anis et de vanille -imprégnant mon foulard- Envahit l'air du soir d'un parfum exotique.
Je voudrais m'en aller sous des horizons bleus Où, marin, je ferais, à bord de LA FORTUNE, Un voyage au long cours en ailleurs fabuleux Avec, pour seuls témoins, le soleil et la lune.
Alors, j'acosterais aux îles ignorées Où personne, jamais, n'aura posé ses doigts Et, dans ces paradis, pourtant inhabités, Allongée dans le foin, je tisserais ma joie !