Je tresse tendrement les cheveux de l’azur En gravant ton prénom sur le tronc d’un pommier, Car l’amour a vêtu mon âme et me rassure, Et tous les maux écrits s’épanchent au papier.
Que j’aime cet instant où, d’un geste un peu fou, Tu as serré mes doigts à l’orée d’un chemin… …Entre l’onde et le ciel, il n’y eut plus que nous Et le soleil d’avril nous guidait, cabotin.
Au même vin troublant fascinant de la treille De nos deux cœurs gorgés du nectar de nos yeux, Tels deux oiseaux gourmands du miel blond des abeilles, Enivrés, on s’est bus dans un regard envieux.
Les doux trémas de l’eau que je goûte en ta voix Me sont comme une aubade aux accents de Chopin ; Dépeignant mes cheveux, le vent dans les sapins Me dit en fredonnant les mots que tu m’envoies.
Tout en apprivoisant les reflux du matin, Quand le miroir du jour fait scintiller les pierres, Je dénoue, aujourd’hui, les fils de mon destin En sabrant le tonneau des menteries d’hier.
Et peu m’importera que demain défigure Ma sève condamnée à la lèpre du temps, Pourvu que, sous tes mains, le couvrant de parures, Mon corps s’enivre encore aux doux marcs du printemps.