Sur les chemins boisés qui bordaient la campagne, Juste avant que la nuit ne noue le firmament, Nous allions tous les deux et, sous nos pas amants, Se métamorphosaient les cailloux en montagne.
Nos deux bâtons de bois qui se faisaient écho Riccochaient, tour à tour, dans l'herbe famélique, Hululant, un hibou, sur un vieux toit de briques, Nous regardait passer, errant sans dire un mot.
Hors d'haleine, harassée en gravissant la pente, Cherchant à éviter le perfide ravin Et n'étant plus, hélas, légère et bondissante, Pour ne pas trébucher, je t'avais pris la main ;
Puis reprenant la route aux pans vertigineux Où le torrent bondit bouillonnant et sauvage, Transis, nous arrivions dans un dernier sillage Pour nous revigorer assis au coin du feu...
...Je me rappelle encor de nos deux silhouettes -Voyageurs endurants marchant à pas de loup- Nous allions d'un bon train, alors que l'alouette Ou la lune amicale étaient au rendez-vous.