Elle est née du chaos, tourbillon délétère, De la cendre et du feu jaillissant des volcans, Ou de la facétie des courroux de la terre : Sa genèse est la foudre et son père, un Titan.
Sur son plus haut sommet, un aigle a fait son nid Et s’il règne là-haut, sa vie est bien austère, Le silence s'émeut et l'écho n'y survit Qu'en écoutant la bise exulter de colère.
Dominant les vallées où les chemins s'emmêlent, D'orage en arc-en-ciel, en soleils triomphants, Auréolée de nues, de blancheurs éternelles, Elle est loin des embruns dépeignés par le vent.
Sarcophage immuable édifié par les Dieux, Et dont la majesté interdit les nuages, Dans un mutisme froid, ses cimes font aux cieux Cet étrange ballet, qu'on dirait un mirage.
Les rochers sont un gage à sa sérénité Dans sa Tour de Babel touchant le firmament Qui se rit des "toujours", des "demain", des "avant" ; Du temps qui va et vient dans son éternité