La Nuit a déplié son foulard de mystères Et le Marchand de craie dans un nuage blanc Déverse, tour à tour, dans les ravins du Temps, Le Sable de l’Oubli qui scelle nos paupières.
La Lune est bien jolie entourée de Ténèbres Quand le pinceau obscur remaquille ses yeux ; Les bras frileux du Vent aux baisers audacieux Enroulent à son cou une écharpe de fièvre.
La paume du Sommeil alors se fait pesante Sur le front de l’enfant apaisé qui s’endort Et la faconde impie des rêves qui le hantent L’emporte, peu à peu, dans la petite mort.
Puis, le Vent d’Amnésie insuffle à sa mémoire Un peu de ses secrets dans le Silence gris, Et tous ses souvenirs tombent dans l’entonnoir Quand le Lys blanc de l’Aube au matin refleurit.
Dans son pyjama vert, éveillé, il s’étire Les yeux ensommeillés sous le drap de satin Puis, soudain, ébahi, dans un éclat de rire, Sa main vient effleurer un pétale opalin…
…Ce n’est que le Soleil qui cligne à sa fenêtre Entre deux reflets d’or lui prêtant sa jouvence Et, dans le firmament, l’enfant qui vient de naître Voit que le jour nouveau lui fait la révérence.