Penchée telle une fée sur le reflet antique, Elle poudrait ses joues de cendre parfumée Puis, ses lèvres sucrées se paraient de colchiques Et ses yeux de velours se moiraient de fumée.
D’abord, il ne voyait que son joli minois Jusqu’à ce que, fardée de ses plus beaux atours, Elle lui prodiguât avec le bout des doigts Un tout petit baiser ; puis, dans le demi-jour,
Il contemplait, ému, ce corps que, sans pudeur, Elle exhibait ainsi, un peu comme une offrande Avec, au coin des yeux, un sourire moqueur Quand elle s’éclipsait en se tirant la langue !
Et tout en effleurant sans honte et sans vergogne Son ventre de satin, imprégnant son mouchoir, Elle embaumait, alors, d’un peu d’Eau de Cologne Ses petits seins dressés, là, devant le miroir ;
Mais, tout en détaillant son reflet dans la glace, Elle ne voyait pas qu’il se mourait d’amour, A chacun de ses pas ou la moindre grimace, Ternissait son éclat un peu plus chaque jour.
Penaud et malheureux de tant d’indifférence, Déjà, il se couvrait de vertes moisissures, A son tain se mêlait le poison de l’absence Qui l’anéantissait jusqu’à la déchirure.