L’Aube a déboutonné sa robe virginale… Se mirant dans les eaux de l’Etang familier, La voici toute nue, en nymphe triomphale, Qui va au gré du vent toute déshabillée.
Juste un peu de rosée lui fait une nuisette Que le Soleil de mai, tel un adolescent, Enlève, peu à peu, de ses courbes coquettes En promenant ses doigts -timide et rougissant-
Avant que le Matin ne sorte ses pinceaux Pour s’en aller farder l’Horizon tout en bleu Et que les Alizés n’éveillent les oiseaux, Avant que la Grande Ourse ne ferme les yeux,
Dans les draps de la Nuit qui veille les amants, C’est dans un corps à cœur qu’ils viennent se lover Et le Jour les surprend tous deux entrelacés, Se tenant par la main dans le lit du Levant.