La langue du soleil s’enroule à mes paupières, S’attarde sur mon front et mes lèvres salées Et, glissant sur mes joues, telle une dentelière, Rebrode mes atours d’un napperon doré.
Je la sens qui musarde au creux de mon épaule Puis, en bébé gourmand sur mes seins dévêtus S’appesantit, avide, autour d’une aréole Pour téter, goulument, un peu de lait. Repue,
La voici qui gravit mon ventre de satin Et se fait languissante au galbe de ma cuisse Pour se blottir, enfin, sur mes jambes d’errain Et s’endormir aux pieds du jardin des délices.
Et mon corps tout entier se vêt couleur olive Sur le sable doré, en se gorgeant du miel Que lape, peu à peu, la langue du soleil En laissant sur ma peau un peu de sa salive.