Au gibet de la nuit, la lune s’est pendue Et, dans le firmament, son âme se balance En se mirant dans l’eau stagnant au fond des rus, Eclairant mon regard d’un air de connivence
Entre les lignes bleues irisant mes prunelles Et, versant dans mes yeux un peu de son ballant, Jusqu’au primal instant où mon cœur se rebelle Et tombe écartelé dans les ravins du temps.
Alors, au fil de l’eau, une lueur farouche Qui empourpre les cieux d’un brouillard nostalgique Pétrifie, peu à peu, tout ce que dit ma bouche, En mouillant de reflets ses baisers impudiques.
Quand il n’en reste plus qu’une idée libertine -L’ébauche d’un désir que le sommeil efface- Mon corps endolori s’assoupit aux matines Qui posent leurs doigts d’or sur mes paupières lasses.