A l’heure où le Soleil vient dissiper la Brume, La Nature est en paix empreinte d’harmonie Et le Matin déplie sa nappe d’organdi Pour petit déjeuner au croissant de la Lune.
Puis il va, s’abreuvant à la Rosée nouvelle Avant de se farder aux Embruns de la Mer, Alors que retentit le cri des Hirondelles Et que le Vent murmure aux Vagues outremer.
Sur la Dune où, sans fin, on aimerait s’assoir, Au bord d'un Océan moiré comme la soie, L’Horizon se remplit des reflets du miroir Au chant de la mésange et du merle narquois.
Et sur les carreaux bleus des vitres de mon âme, Où se mirent les Cieux lorsque descend le Soir, Subsiste encore un peu de la petite flamme Qui danse dans mes yeux et qu’on nomme l’espoir.
Le Printemps qui revient -serait-ce une imposture ?- Vient emmêler ses doigts dans l’or de mes cheveux, On dirait qu’un artiste, étalant sa peinture, Enroule ses pinceaux à l’ardoise des cieux.
Le Vent secoue les Blés et je me sens renaître, La Rose en mon jardin fleurit jour après jour, Je voudrais m’envoler et trouverais, peut-être, La clé du paradis au creuset de l’amour.
L’Abeille ou le Grillon vibrant à mon oreille Murmure, à l’unisson, un message confus Que l’Echo me renvoie à nul autre pareil, Avant de l’emporter dans sa fuite éperdue.
Est-il né celui-là qui ouvrira ma porte ? Celui qui me dira -ô doux bonheur suprême- En me prenant la main et me faisant escorte, Trois mots balbutiés... tout simplement : « je t’aime » ?
Saura-t-il me troubler de sa voix la plus douce ? Saura-t-il m’effeuiller tout en me courtisant ? Saura-t-il récolter, enlacés sur la mousse, Sur mes lèvres sucrées, le miel de mes vingt-ans ?