Quand j’étais un géant courtisé des Nuages Règnant tel un pacha sous la voûtes des Cieux Sertis d’argent et d’or, Ô que j’étais heureux Grisé par le Zéphyr ou vibrant sous l’Orage !
Revêtu de flocons ou les pieds dans la mousse, Lorsque le Vent soufflait au cœur de ma Forêt, Auprès de mes amis la vie me semblait douce : Mon âme s’exaltait quand le Coucou chantait !
Le peuple des Oiseaux nichant entre mes branches, Dans le silence froid, leurs chants me réchauffaient, L’Etoile se posait telle une rose blanche Et, dans le Firmament, la Lune me veillait.
Je me sens si petit planté sur ce trottoir ! J’y rêve de Ruisseaux, de Sommets, de Falaises ! Mon âme se languit de sa Forêt landaise Qu’elle ne verra plus… Tout à mon désespoir,
Si je vous fais rêver en cette nuit magique, Fardé et décoré, brillant de mille feux, Vous qui m’avez coupé en offrande à un dieu, Pourtant, je m’éteindrai à l’instant fatidique
Et finirai ma vie un soir de février Quand vous allumerez la cheminée de marbre, Je m’y consumerai, tout recroquevillé… …Y a-t-il, quelque part, un paradis des arbres ?