Les paupières du ciel déversent sur les flots Des torrents de sanglots en longs spasmes nacrés, Les démons de la nuit l’appellent en écho Pour l’emmener danser dans leurs robes de fées.
Impassible et muet, insensible à leurs cris, Et son ballet feutré où danse la lumière, Il scrute sans faillir l’Océan, que la pluie Emprisonne en ses rets tel un vassal austère.
Parfois, il sent gémir sous lui l’onde et la houle En frissons effrénés délicieux mais cruels Et ses flancs, caressés par des vagues qui roulent, Frissonnent aux tourments de leurs amours charnels.
Et son fanal s’allume et son fanal s’éteint… Quand les flots se brisent au faîte des rochers, Tout droit dans la tempête il brave les embruns Que l’autan s’évertue à désorganiser.
Comme une île oubliée, là-bas, au bout de l’onde, Il attend le retour rubescent du matin Et s’égare en rêvant son âme vagabonde, Tandis que l’horizon s’épanouit… enfin !