Oui, j’ai bu, cette nuit, ce délicieux breuvage, Ce philtre délicat que l’on nomme l’amour Et mes sens, éprouvés par des baisers sauvages, Semblaient errer du rêve au sommeil tour à tour.
Mon vaisseau a sombré mille fois alentour Dans les yeux de celui qui causa mon servage. A l’aube bigarrée, un peu avant le jour, Il m’a tendu la main m’amenant au rivage.
Mon esprit, torturé par d’étranges visions Qui enivraient mon corps, qui tourmentaient mon âme, S’est laissé abuser et bercer d’illusions.
Mais, comment résister à de vibrants assauts, Ne pas se consumer, quand le feu est si beau ? Même le papillon s’y brûle, s’y enflamme !