La nuit se fait diaphane et pose son ombrelle Comme un gant de velours, sur la croupe du temps Et la gomme d’oubli efface ses marelles Quand le fard de l'azur habille les amants.
Des rubans scintillants s’enroulent aux comètes Et se ferme au ponant la paupière du jour, La bouche du silence y redevient muette Et l’araignée du soir détisse ses atours.
Les cheveux de la pluie décoiffés par l’autan Viennent éclabousser des broderies d’écume Si bien, qu’échevelées par le peigne du vent, Tombent sur l’océan irisant son costume.
Le bal peut commencer ! En vagues crinolines, Parfumée patchouli par le sel des embruns, La mer s’en va danser en robe d’opaline Au son des harmonies d’un tango argentin.
Enlacée par le vent, la voici qui s’élance En belle au bois dormant aux souliers de satin Et, dans le firmament, la lune se balance Tout comme un diapason, sur le Piano Divin.