Le soleil, ce matin, sur Paris, fait la moue. Je me suis réveillée au tout petit matin Car la pluie qui dansait de cailloux en cailloux Martelait, vaillamment, l’âme d’un tambourin.
J’ai compté les moutons, j’ai bouché mes oreilles, Mais la voix de la pluie qui chantait aux carreaux, Inexorablement, a troublé mon sommeil… Que ferai-je demain quand le jour sera haut ?
Si le temps a floué l’odyssée de mes rêves Et l’orage a versé sur la ville son fiel, Je contemple les nues sur la Place de Grève Où je vois gambader tous les moutons du ciel.
Le soleil, ce matin, fait la moue sur Paris Et, sous mon parapluie, sur les pavés mouillés, Entre deux flaques d’eau, je me prends à rêver : Si la pluie emportait les lambeaux de ma vie,
Délavant mes soucis, effaçant mes souffrances, Comme un oint bienfaisant coulerait sur ma peau En jetant les demains de mon âme en errance Dans la craie pourrissant l’encre des caniveaux,
De nuages en gouttes, de rus en torrents, De sillons en ruisseaux, de lagune en rivières Et mes pleurs débordant le gris du firmament, S'uniraient, peu à peu, à l’écume des mers.