Le soleil s’est blotti dans la paume du soir -Comme un poussin frileux dans le duvet des anges- Un parfum épicé de vanille et d’orange Embaume à l’horizon où se fane sa gloire.
Aux rochers, le zéphyr chante une ritournelle, Juste avant que la nuit ne tire ses rideaux, Avant que la rosée n’efface les marelles Et que les nénuphars referment leurs manteaux.
J’aime cet instant mauve où l’aurore agonise -Comme un pont suspendu entre deux rêves bleus- Lorsque le clair du jour peu à peu se déguise, S’irisant de reflets sur l’ardoise des cieux.
Oui, j’aime cet instant où la mer se regarde Dans le miroir d’azur que contemplent les dieux, Où la vague s’échoue et l’écume se farde D’améthyste au couchant, au moment de l’adieu.