J’ai cloué tant de sons au clavier de mes mains Et vomi tous les mots qui bâillonnaient ma bouche, Qu’il ne m’en reste rien qu’un sordide refrain Quand je ferme les yeux accablée sur ma couche.
C’est au chant de l’oiseau que ma Muse s’inspire ; Accoudée à la vie d’où s’écoule ma sève, Mon cœur -ce pauvre cœur- dans un éclat de lyre, Eclabousse éperdu la faconde des rêves.
A travers les prairies où mon âme s’affole Ou s’élance gaiement dans les harpes du vent, Tel un gent roitelet, le phénix caracole Jusqu’à s’écarteler dans les griffes d’autan.
A l’instar d’une Etoile élégante qui danse Quelques pas éthérés d’une valse à l’envers, Sur le parchemin bleu, mon poème s’élance Au soupir chuchoté par un souffleur de vers.
Dans l’écho de sa voix, l’épigramme se forme Et le verbe jaillit entre deux rêveries Sur la page imprégnée d’encre cunéiforme Où ricoche l’amour au ventail de ma nuit.