Tout part et se défait, tout meurt et se dissout ; Le temps glisse soudain et l’arc-en-ciel s’efface, La minute évente nos rêves les plus fous Et ne nous laisse rien que souvenirs fugaces.
Quand les adolescents seront devenus vieux Et qu’il ne restera, de leurs tendres visages, Qu’antiques cheveux blancs et rides près des yeux, Que leurs jolis minois ne seront que mirages,
Et lorsque s’éteindra, dans leurs yeux, cette flamme D’un espoir éternel, au soir de leur destin, L’amer aura pétri leurs cœurs, leurs vies, leurs âmes, Détruisant, pas à pas, la fraîcheur de leur teint.
Quand les mois, les années auront fui, éphémères, Que les corps gracieux ne seront plus que cendres, Les amours éperdus que des regrets amers, Leurs âmes n’auront plus « que la joie de descendre ».