L’écho de ma mémoire a flétri sur le sable, Sa voix s’est déchirée il y a bien longtemps ; Dans le miroir brisé, aveugle et pitoyable, Son ombre se balance au gibet noir du temps.
Son chant, qui s’est lancé au cœur d’un labyrinthe, S’est égaré, jadis, dans un dernier soupir Et, du firmament gris, descend comme une plainte Jaillissant d’un sanglot entre deux souvenirs.
Enveloppée de nuit, ses rimes s’ecchymosent Aux flèches d’un carquois par l’oubli décochées Ricochant, à jamais, éclaboussant sa prose De perles rouge sang sur un écran fêlé.
Un sentiment glacé s’immisce dans son âme Qui sent le froid gagner sa muse qui se tord Comme l’agneau blessé par le fil d’une lame S’ébroue pour échapper à la mort qui le mord.