Le soleil du matin, qui joue à saute-dunes, Dessine de ses doigts la marelle à l’envers Et l’essaim de rayons malicieux, dans la brume, Jette quelques filets, éblouissant la mer.
Le Peintre Universel s’est trompé de palette : Il a peint, aujourd’hui, l’horizon tout en gris, Et j’attends que la pluie débarbouille, peut-être, Tous les pleurs que le vent éparpille et ourdit.
Elle saute à la corde et se vide ma plage, Epuisant à jamais mes espoirs d’embellie, Alors, l’encre des mots que j’écris sur ma page Déteint rapidement et me laisse marrie.
Ô, j’aimerais qu’enfin se déchirent les nues, Les gants d’or du soleil sècheraient l’encre bleue, Mes mots s’envoleraient, naïfs ou ingénus, Repeignant l’horizon « à l’encre de mes yeux ».