Si mes yeux ont cherché des étoiles lointaines, Si mon cœur a rêvé d’un fervent Valentin, Si mon corps a vibré sous l’ardeur de ses mains Et mes doigts caressé la fourrure ou l’ébène,
Mon regard s’est brûlé aux soleils des savanes Et mes pas enlisés dans les sables mouvants, Et mon cœur -pauvre cœur- voit ses roses qui fanent Dans le jardin qui meurt sous les griffes du vent.
Et la pluie de l’oubli tambourine à ma porte -J’avais pourtant fermé mon huis à double tour- Ma fontaine est tarie et ma chandelle est morte : Il ne me reste rien de la beauté des jours !
Aux sanglots des bougies, s’entortille ma peine, Un violon gémit perdu dans le brouillard, Sous les ponts de Paris, je ne vois plus la Seine Car mes yeux embués sont barbouillés de fard.
De mon piano muet, je n’entends plus l’aubade Qu’il me jouait, jadis, en promenant ses doigts Et le clavier jauni, d’où les notes s’évadent, Trahit la nostalgie d’un refrain d’autrefois.
Et le gouffre sans fond, sous mes pieds, se déchire Où je tombe accablée d’une immense douleur, Les démons de l’enfer viennent m’anéantir, L’horizon est en deuil aux abysses du cœur.
Un relent ténébreux envahit la lagune D’où mon âme égarée, pour qui sonne le glas, Peut enfin s’échapper et finir sous les pas Des chevaux du jusant... sous le sable des dunes.