Les débris du miroir
Les débris du miroir ont ridé la surface
De l’étang de ma vie
Et
J’ai oublié les jeux, oublié les enfants,
J’ai oublié aussi, sur les pavés mouillés,
Les rondes et les cris, j’ai oublié les chants,
J’ai verrouillé le temps de mes jeunes années.
Les débris du miroir ont ridé la surface
De l’étang de ma vie.
Mais,
Je me souviens de mots que je n’ai pas écrits,
Je me souviens de nuits où je n’ai pas rêvé,
Je me souviens de tout, même de chaque cri,
Je me souviens de nous, nous sommes-nous aimés ?
Je me souviens, aussi, des mots de tous les jours,
Je me souviens, encor, de chaque feuillaison,
Je me souviens de lui, mon tendre troubadour,
Chaque instant de la vie était notre saison.
Je me souviens du vent, je me souviens des feux,
Je me souviens de toi, je me souviens de nous,
Je me souviens de ceux qui brillaient dans tes yeux,
La douceur de tes mains, tes baisers dans mon cou.
Je me souviens de ceux que je n’ai pas aimés,
Je me souviens des fleurs que je n’ai pas cueillies,
Je me souviens d’hivers, je me souviens d’étés,
Des sanglots de la nuit, tout au fond de mon lit.