La bouche du Soleil a mordu les grenades Tout en éclaboussant l’horizon de carmin, Dans les bosquets en feu, une odeur de muscade Au-devant de mes pas, vient me prendre la main.
A la tombée du Jour, par les sentes désertes, Où l’ombre s’extasie devant tant de beauté, Un peu de terre rouge englue mes pas alertes Et suis, nonchalamment, ma route vallonnée.
Un galet, un baton, un hibou, un héron Sont les seuls compagnons qui escortent ma peur, Tant que je resterai dans ces lieux, les démons Ne pourront dérober mon âme, ni mon cœur.
Mais voici qu’au Ponant, le Prince Sanguinaire, Brandissant son épée d’un geste gracieux, En un rouge arc-en-ciel, unit les flots aux Cieux, Immolent mes amours dans le froid de la Mer.