Il a posé la main sur une épaule nue -Comme on caresse, ému, un bronze de Rodin- Un éclair de désir soudain l’a parcouru, Laissant comme un frisson dans le creux de ses reins.
Puis, il a regardé vers les roses trémières Qu’elle a semées jadis dans leur jardin d’aimer Mais, le soleil moqueur fit cligner ses paupières Taquinant de ses doigts le port et la jetée.
Alors, disant sa peine à la vague impassible Qui roule et se déplie, s’en va et puis revient, Il a crié sa peur, mais le vent insensible L’a poussé face à face et seul à son chagrin.
J’ai vu deux gouttes d’eau embuer ses prunelles Et glisser sur sa joue jusqu’au bout de l’oubli, Deux perles de rosées, sautillantes gazelles Que l’amour a jetées au creux du même lit.
Les voici qui s’allient à n’en plus faire qu’une, Se muant peu à peu en larmes outremer Dans un sanglot muet et tombent, une à une, En se mêlant ainsi à l’écume des mers.
Si, dans le firmament, sur un rayon de lune, S’envole un papillon qui danse sur les flots, C’est l’âme de sa mie qui revient à la brune Dessus la mer salée aux larmes de Pierrot.