Sur les orgues de l’Aube où le Vent vocalise Un rondeau envoûtant venu de nulle part, En riant aux éclats, le Soleil improvise Des ricochets nacrés irisant mon buvard ;
Et la langue du Jour lape le lait céleste Où l’Arc-en-ciel dessine au chevalet des Cieux Tous les mots murmurés des sentiments funestes Que le Silence crie au moment des adieux.
Du fond de l’encrier, mes rimes s’évaporent Et la plume à mes doigts se mue en Ephémère Qui regarde mourir ma Muse qui s’endort En jetant vers les Cieux les mots d’une prière ;
Et son âme frémit au souvenir fugace -Celui qui se faufile entre deux rêveries- Mais la boue du chemin en efface la trace Que le Silence voue aux cendres de l’oubli.