A la tombée du jour, les ormes centenaires Dessinent, sur les murs, des ombres si étranges, S’y mêlent des reflets -mi-démons et mi-anges- Nimbant de grappes bleues mon rêve imaginaire.
Les lèvres du soleil empourprent le torrent Comme un buvard se noie dans l’encre d’une plume, Coquelicots d’azur qui s’enivrent de brume, Avant que de plonger dans le sombre élément.
Quand, à la nuit tombée, le silence courtise Le torrent qui bondit fiancé à la brume, Des milliers de cristaux ricochent sur l’écume, Tandis que les étoiles, la lune s’y brisent ;
Et la brume, jalouse, enveloppe les eaux D’un ruban vaporeux plus froid que le remords. Sur les cernes du vent, le silence le mord ; Dans un drapé menteur, ne répond que l’écho.