La rime du levant compose mon poème. La brume s’y repaît des givres de mon cœur Et les vers que j’écris et les mots que j’y sème S’emmêlent, corps et âme, à l’intime langueur
D’une larme salée lapée par le buvard Où la mélancolie distille son parfum. De l’étang de mes yeux, s’écoule un peu de fard Sur le reflet-miroir des souvenirs défunts.
A la saison nouvelle, en un dernier soupir, Ils ressuscitent, là, sur le quai de ma gare, Pour un peu de tendresse ou l’aube d’un sourire Et viennent se glisser sous mes pas en retard.
Fendant la brume rose au-dessous de l’azur, Où les harpes du vent murmurent aux moulins, Dans un écrin d’espoir que le bonheur capture, Ils viennent s’échouer, au détour d’un chagrin…