Vous n’irez plus au bois cueillir les immortelles, Les fleurs se sont fanées et ne reviendront pas. Les oiseaux affligés les cachent de leurs ailes ; Rappelez-vous, demain, leur nom seul restera.
Vous n’écouterez plus la chanson des cigales. La jouvencelle odeur des cheveux de la pluie Ne viendra plus napper le cuir de vos sandales Et la lune verra vos reflets dans les puits.
Celui qui survivra après le crépuscule, Celui qui marchera sous l’horizon soyeux, Sait-il que, cette nuit, avide tarentule, La mort récoltera nos fruits les plus précieux ?
Sur l’océan glacé où les oiseaux peureux Se sont accoutumés aux colères du vent, S’envoleront, bientôt, sous la voûte des cieux, La sève, la beauté…et l’âme d’un enfant.
Le faon ou la brebis, la sterne ou l’hirondelle, Peu importe la cible au lanceur de couteau ! Que ce soit le renard, le lièvre ou la gazelle, S’imprègnera de sang la flèche du bourreau !