Voici le renouveau, la nature est en fête, Et c’est au mois de Mai qu’on plante le décor De l’été des jardins habillés de fils d’or, Parsemés de muguet, de chenues pâquerettes.
Semez, semez la vie, le printemps est fugace ! Il suffit d’un épi ou d’un grain d’hellébore, Soucis ou mimosa, pour changer les accords De la portée suave des semis vivaces.
L’agérate, souvent, s’associe à la sauge, Le soleil a donné sa couleur au dahlia, L’œillet d’Inde fleurit tout près du gazania, Et voici un bosquet qui embaume la rose !
Noyez, noyez vos pas dans la grasse verdure ! Les fleurs étoileront ainsi vos rêveries, Les pousses, les bourgeons, les oiseaux eux aussi Sauront vous enchanter, guériront vos blessures ;
Et vous serez songeurs de voir, aux heures fraîches, Le plantoir à la main, tant de gens inclinés, Binant le sol humide, arrosant les allées, Quand le zéphyr frémit et que le linge sèche.