Ma belle au bois dormant
Elle est toute petite, une rose la garde,
La lune réfléchit ses cheveux acajou,
Elle dort. Un ange s’est posé, par mégarde,
Sur ses yeux refermés, en ce matin d’août.
Et sa petite main, tout en délicatesse,
Serre encor, sur son cœur, comme un « je ne sais quoi »,
Dans un baiser volé où perle la tendresse,
Le chainon mordoré de sa petite croix.
Elle fut si jolie, dans sa robe légère,
Aucun prince charmant ne la réveillera,
Toute seule endormie, dans ce tombeau de verre,
Tout comme une poupée, entourée de lilas.
Voilà bientôt cent ans, qu’elle a quitté la terre,
Voilà cent ans déjà, que l’ont abandonnée
Les biches dans les bois, les paons, les pies, les cerfs,
Les elfes et les fées, comme les feux follets.
Elle est toute petite, une rose la garde,
La lune réfléchit ses cheveux acajou,
Elle dort. Un ange s’est posé, par mégarde,
Sur ses yeux refermés, en ce matin d’août.