Sur le piano des cieux où dansent les étoiles, Au bord de la prairie, j’ai bâti ma maison Où le bon vent secoue les branches et les voiles Et la lune roussit le toit de l’horizon.
Et mon corps, tout entier, se prête à sa caresse Dans ce beau champ de blé jonché de liserons ; Enroulée, mollement, dans la chaleur épaisse, J’entends la mélodie et le chant des grillons.
Je ne vois que le ciel où les oiseaux gambadent, Les feuilles et les glands qui bordent le chemin, Quand l’horizon se vêt d’un vert tapis de jade, Où mon cœur esseulé rêve d’un Valentin.
Je ne veux pas dormir dans un tipi de toile, Dans un logis fermé comme une sépulture, Mais je me coucherai juste à la belle étoile, Le manteau de la nuit pour seule couverture.
Je m’en vais toute seule, là, sur la grand’route Où j’entends gazouiller au milieu des buissons, J’y laisse tous les maux, les craintes et les doutes Traînant, derrière moi, depuis tant de saisons.