Ma prière
Les humains t’ont bâti d’infinies cathédrales,
Des temples, des totems, synagogues, mosquées,
Pourtant, s’ils ont lancé des fusées sidérales,
Même dans les étoiles ne t’ont pas trouvé !
Toi qui coules de l’eau tous les jours vers la source,
Qui fais courir le vent dans l’espace infini,
Toi qui brilles, la nuit, aux yeux de la grande ourse,
Toi qui sèmes des fleurs au milieu des orties,
Toi qui souffles le vent pour que l’oiseau s’envole,
Toi qui pleures la pluie pour le blé qui murit
En sifflant, au printemps, le chant du rossignol,
Toi qui donnes à la rose un parfum si exquis,
Toi qui neiges en hiver, toi qui pleus en automne,
Qui repeins le printemps et réchauffes l’été,
Qui fais tomber les feuilles au blues monotone
En craquant sous nos pas au milieu des forêts,
Toi qui cries le tonnerre, arrondis l’arc-en-ciel,
Toi qui poudres la neige et qui souffles le froid,
Qui fais germer la terre aux rayons du soleil,
Toi qui donnes la vie et toi que je tutoie,
Donne de quoi rêver, des refrains à chanter,
Donne-moi du bonheur aussi doux que velours,
Ma plus belle complainte je te chanterai,
Douce comme un baiser, folle comme l’amour.