Lorsque coule le miel en ma bouche boudeuse, Comment ne pas rêver aux baisers que l’on donne Par la pudeur mouillée de lèvres amoureuses, Comme au sourire exquis d’une belle amazone ?
Et si le temps défait mon âme au fil des heures, Si ma jambe est moins leste et l’épaule se voûte A force d’arpenter les sentiers et les routes, A jamais, restera l’ivresse dans mon cœur ;
Car des bleuets d’hier à l’ultime jonquille Dérobés par mes doigts au giron des moissons, A l’hiver de mes jours que le vent éparpille, Refleurira l’amour jusqu’au dernier frisson !