Le soir vient de jeter une étoile à la mer -Tout comme un naufragé qui lance une bouteille- Entre deux vagues bleues, elle va s’échouer Sur la dune où mon cœur et mon âme sommeillent.
Au sable de la grève elle ouvre ses paupières Et se met à danser sur la pointe des pieds, En jetant vers les cieux les mots d’une prière Mais, dans le firmament, nul ne l’entend crier…
…Au fond de l’encrier, moi j’ai trouvé l’étoile, Avec des mots d’amour, je l’ai apprivoisée, J’entends battre son cœur quand la lune dévoile Mes verbes dessinés sur le papier froissé.
Je m’arrête un instant –ma muse est buissonnière- Et me prends à rêver sous la voûte des cieux, Et le silence boit les frissons de lumière Quand l’étoile se pose et danse dans mes yeux.
Quand au sable de l’aube où la nuit se retire, A la fleur d’un regard que le chagrin désarme, Sous les horizons noirs, pour glaner mon sourire, L’étoile vient tarir la source de mes larmes ;
Et le buvard des cieux qui lape ma douleur Se couvre, peu à peu, de rose et d'outremer Et, dans le firmament, l’étoile de mon cœur Revient illuminer la dentelle des mers.