J'aime mon lit douillet où, blottie sous la couette, Je fais des rêves bleus qui hantent mon sommeil ; Quand la sieste se mue en tendres galipettes, Mon lit se fait brûlant à nul autre pareil !
C'est à mon oreiller que je dis ma tristesse Quand me poignarde au coeur le glaive du cafard Et les larmes salées qui disent ma détresse, Lui seul sait les tarir -bien mieux que mon mouchoir-
J'aime mon lit si chaud quand l'Hiver tentacule Où, comme un ours brun, j'aimerais reposer Jusqu'au prochain Printemps qui, tel un funambule, Sur la pointe des fleurs ira me réveiller.
Et quand viendra le jour de mon ultime escale, -Où je m'endormirai dans un dernier soupir- Quand sonnera le glas en fugue capitale, C'est au creux de mon lit que j'aimerais mourir.