Toi qui as su calmer tant de déchirements Lorsque, les yeux mi-clos, je n’étais plus à même, Face au ciel étendue, sans bruit, ni mouvement, D’aspirer au repos, ni renaître en moi-même.
Au gré de tes marées -ô toi, si maternelle Qui a su consoler tant de chagrins d’enfants- J’ai plongé si souvent dans tes chenues dentelles, Qu’entre le ciel et l’eau, je revivais enfant.
De mon âme ébranlée par tant d’égratignures, Le sang noir de mon cœur empourprait tes galets Se mêlant aux flots bleus qui devenaient impurs… …Mais, tu savais si bien lécher toutes mes plaies !
En dépit des courants où s’égaraient mes jours -Je me suis allongée charriée par la houle, Espérant chaque fois m’éloigner pour toujours- Mais, tu m’as délivrée me portant sur ta houle.
Alors, l’esprit en paix, j’ai poursuivi ma route… …Si chacun de mes pas fut grave et malaisé, Tu as su désarmer mes émois et mes doutes, Morcelant les cailloux qui blessaient mes souliers.