Où sont tous les chemins que nous suivions ensemble, Les routes, les pays à l’espace infini, Où nos pieds ont laissé tant de pas dans la cendre, Et nos doigts enlacés ont été désunis ?
Où sont tous les roseaux, tamarins ombragés ? Où sont les peupliers et la houle océane, Quand la mer engloutit les îlots escarpés, Que le vent mugit aux cimes des platanes ?
Où sont tous les beaux jours qui nous ont fait escorte ? Et que sont devenus nos splendides matins ? Et tous les passereaux bèquetant à nos portes, Ceux qui venaient manger tout au creux de nos mains ?
Où sont tous les amis, les amants éphémères, Amours qui ne sont plus, que nous avons pleurés, Le silence des nuits et celui des hivers, Les brumes d’automne, les préludes d’été ?
Où vont tous les oiseaux que tant d’écume enivre ? Où vont les goélands, l’horizon bleuissant ? Ô comme j’aimerais sur leurs ailes les suivre, Bercée par les marées, caressée par le vent !