Poème printanier
Amoureux, le Printemps s’invite en mon boudoir
Et le Soleil d’Avril, courtisant le troène,
Tous les petits moineaux, pressés de me revoir,
Gazouillent au balcon ravissant mes persiennes.
Dans l’étang familier, les grenouilles coassent.
Quand le Merle nouveau s’échauffe un peu la voix,
Dans le bleu firmament, les oies qui le dépassent
Se jouent de ses accords gauches et maladroits.
Le Rossignol, alors, pour lui prêter main forte,
Reprend la mélodie en sol, en ré, en fa
Et c’est bec contre bec, de leur voix la plus forte,
Qu’ils allient leur tempo sur un air de samba.
Ainsi, le monde entier, tel un grand music-hall
Se remplit, peu à peu, d’un vent de liberté,
Lorsque Phoebus s’élance et, dans la Voie Lactée,
Fait swinguer, dans les champs, les fleurs de tournesol.
J’aime bien le Corbeau, comme la Pie voleuse,
Le Pinson, le Bouvreuil ou le Héron huppé,
L’Etourneau, le Hibou ou la Sterne rieuse,
J’aime leur symphonie qui annonce l’Eté.