Comme une étoile luit dans les yeux d’un enfant, Une chanson d’amour dans les harpes du vent, Tout comme la rivière s’écoule, docile, Voici que le printemps s’en revient dans ma ville.
Le silence a gardé prisonnière sa flamme Qui s’était égarée sur des rives lointaines, En cherchant la lumière du soleil, son âme Est venue accoster sur les quais de la Seine.
Du bout de l’horizon, elle embaume la ville D’un parfum délicat dérobé aux lilas Et l’hiver indécis, qui s’enfuit, se faufile Entre les pierres nues, le printemps sur ses pas.
Vois, il danse joyeux, s’amusant comme un fou, Eclaboussant les blés de carmin ou de miel, Sur les ponts de Paris, soulevant les dessous, Les chapeaux, les rubans s’envolent jusqu’au ciel.
Dans les jardins nouveaux, où résonnent les cris D’alouette cendrée ou du merle moqueur, Le chemin des allées, tapissé de rubis, Se constelle des roses chères à mon cœur.
Dans les rues de Paris, les badeaux se promènent, Notre-Dame ravie les regarde passer, Sous le Pont Mirabeau, où s’écoule la Seine, Les amants ont trouvé un doux lit pour s’aimer.