Quand le soir au ponant invite à la paresse Et l’Univers s’endort sur d’infinis coussins, Dans un couffin de soie, en robe de princesse, La lune vient poser à la crête des pins.
Sur un drap de satin ornant un lit d’opales Que la nuit encorbelle en pluie de liserons, Dans le silence gris, tout comme une Vestale, La voici toute nue parcourue de frissons.
Sous la voûte étoilée, elle se fait pensive, S’étirant tel un chat, réveille les démons, Puis dans les doigts du vent se faufile, furtive, Lorsque l’aube rosit éveillant l’horizon.
Elle est l’Oiseau de Feu qui passe dont la flamme Qui brûle dans son cœur, ce petit lumignon, S’éteint, comme s’éteint le limbe de nos âmes, Quand le temps tue le temps sur le fil des saisons.